Les programmes économiques de Yahya Jammeh n'ayant jamais su rétablir la stabilité et la viabilité macroéconomiques de la Gambie tout en favorisant une croissance vigoureuse et durable et la réduction de la pauvreté, ce voisin du Sénégal souffre aujourd’hui de l'effritement comme peau de chagrin de l’aide extérieure et de ses réserves en devises étrangères.
Dans une lettre adressée le 4 mars dernier à Madame Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, Kebba Touray, le ministre de l'Economie et des Finances de la Gambie et Amadou Colley, le gouverneur de la Banque centrale gambienne dressent un tableau sombre et alarmant au FMI. Ils indiquent que les finances publiques et l'économie de leur pays souffrent gravement des dommages collatéraux liés à l'épidémie Ebola dans la sous-région ouest africaine et admettent que des dérapages budgétaires et l'écroulement de plusieurs entreprises publiques font que la situation nécessite une intervention urgente du FMI.
Yahya Jammeh impose son taux de change et menace
La situation est si délétère que le président Jammeh a fait diffuser un communiqué le 4 mai dernier à la télévision nationale gambienne pour annoncer : "La présidence de la République est intervenue pour freiner la montée du taux de change des devises étrangères face au Dalasi.’’
Le communiqué de Jammeh souligne que plus aucune banque ou individu ne doit échanger les dollars américains à un taux dépassant les 45 Dalasis. ‘’Le nouveau taux d'échange du dollar est placé entre 35 et 45 Dalasis’’, selon les ordres du président gambien. Annonçant que les taux des autres devises étrangères seront bientôt annoncés, Jammeh avertit que "plus personne n'a le droit de sortir de la Gambie un montant de plus de 10 000 dollars, ou l'équivalent en livres sterling ou en euros sans l'approbation du Bureau du président".
L'homme fort de Banjul a par ailleurs annoncé que ses services de sécurité vont inspecter tous les bureaux de change à la recherche de ceux qui auraient la malchance de faire de la rétention de devises étrangères. Le communiqué est clair : "Toutes devises étrangères classées comme telles seront saisies et confisquées par la Présidence gambienne."
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